Profitez de l’occasion, elle est rare. Une fois n’est pas coutume, une littéraire, adepte de mythologie en plus, donc un cerveau basse catégorie (surtout que c’est une femme), contre un mathématicien génial, intelligent car scientifique (un homme, très probablement). Qui plus est, la critique se fait cette fois en terrain mathématique et plus particulièrement dans l’univers complexe des probabilités, à savoir un domaine qui demeure peu accessible à la femme en question (elle l’avoue), qui n’a étudié les probabilités que pour son bac en candidate libre (qui est déjà un lointain souvenir). Et cela n’empêche pourtant pas cette effrontée de remettre en cause les calculs très savants de l’homme au pedigree scientifique. Et pour cause : elle y a décelé des erreurs, mais elle ne dira rien pour le moment. A vous de les deviner…
Sur un site Internet, qui se veut défenseur d’une pensée scientifique et rationnelle, l’auteur du passage suivant intitulé : « Les coïncidences font partie de la vie », tente de nous mettre en garde contre ce que nous appelons : « les coïncidences ». Si nous croyons qu’il y a une intervention divine derrière les événements, c’est parce que nous connaissons mal les probabilités. Pour prouver ce qu’il affirme, il va donner un premier exemple. Le problème, c’est que derrière une supposée rigueur scientifique, ça dérape…
Voilà le passage en question :
Les probabilités ne sont pas vraiment populaires lorsqu'on les aborde au lycée. Ce qui est fort dommage car une bonne maîtrise vous donne les moyens d'apprécier et de comprendre pleinement le sens, ou l'absence de sens, de la plupart des événements de tous les jours. Une pauvre compréhension des probabilités et des statistiques, commun dans nos sociétés, fait que les gens sont plus facilement surpris et étonnés de ce qu'ils ne devraient l'être lorsque confrontés aux coïncidences, d'où le facile et rapide saut vers l'explication métaphysique.
Par exemple, quelle est la chance pour que 2 personnes ayant la même date de naissance se retrouvent dans une pièce de 23 personnes ? La plupart des gens vous répondront que cela doit approcher 1 chance sur 30, voire moins. Etonnamment, cette "chance" n'est que de 1 sur 2 (la probabilité est de 50%) et se calcule très simplement : (364x363x362 ...x343)/36522 Le fait que la plupart des gens en soit ignorants, les pousse à conclure rapidement que leur expérience était si peu probable que peut-être une force surnaturelle ou un lien très spécial les a réunis. Dans un groupe plus important, cette probabilité s'élève très rapidement. Elle est de 7/10 pour un groupe de 40 personnes et pour un groupe de 100 personnes, il y a 3 millions de chances contre une que deux personnes aient la même date de naissance.
L’extrait est lu ? A vous maintenant de voir où sont les erreurs. Il y en a 3 que vous pourrez repérer si vous êtes assez attentif à ce qui a été écrit et aussi assez lucide…
Réponse ci-dessous...
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descendez encore
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Erreurs relevées dans le texte ci-dessus
1 – Ce que l’auteur entend par date de naissance (jour +mois + année) est en fait une date d’anniversaire (jour + mois), ce qui ne donne pas du tout les mêmes résultats dans les probabilités !
2 – Quand 2 personnes se rencontrent, elles ne sont que 2 ! A chaque fois qu’une personne en rencontre une autre, il y a 1 possibilité sur 365 qu’elles aient la même date de naissance. Le fait qu’il yait 20, 50 ou 100 autres personnes dans les environs n’y change absolument rien !
3 – Ce calcul des probabilités n’est pas applicable à un contexte réel : on ne voit pas souvent, en un même lieu, 23 personnes rencontrer chacune les 22 autres et échanger avec elles, comme information, leurs dates de naissance. Ce que l’auteur définit comme une méconnaissance des probabilités est en fait une méconnaissance des puissances (qui permettent d’obtenir très vite des nombres très élevés). Seulement le contexte où peuvent être appliquées ces puissances est plus improbable que le résultat de la probabilité ! La démonstration ne sert donc à rien.
Pour avoir une connaissance des probabilités, on peut très bien laisser les chiffres de côté et prendre l’exemple des prénoms. Or, tout lemonde a déjà pu constater qu’il pouvait, par exemple, exister 2 ou 3 Philippe ou Sophie dans une même salle de classe. Cela n’a rien d’une révélation !
Ce « coup de gueule » de ma part, pour montrer que l’ « incontestable » ne l’est pas forcément. Les chiffres et calculs compliqués fascinent, surtout quand on n’y comprend rien, mais cela ne justifie en rien la supériorité des matheux sur les littéraires, (rangés quant à eux, du côté des ignorants). Les matheux sont peut-être de talentueux calculateurs,mais quelles que soient leurs compétences en ce domaine, cela ne leur assure ni le monopole de la précision, ni celui de la lucidité !
A méditer…
(Passez le curseur sur les photos pour voir les légendes)